Cyclone MOCHA : le pire a été évité au Bangladesh, le Myanmar est plus durement touché

Comme les prévisions l’avaient annoncé, le cyclone MOCHA a balayé, dimanche 14 mai en fin de matinée, les côtes nord-est du golfe du Bengale, dans un périmètre situé entre Cox’s Bazar au Bangladesh et la ville de Kyaukpyu, dans la province du Rakhine au Myanmar.

Classée en catégorie 5, soit la plus puissante, la tempête a finalement eu un impact limité au Bangladesh, mais le Myanmar semble avoir été plus durement touché, notamment les villes de Sittwe, Pauktaw, Buthidaung et Maungdaw. Les autorités birmanes rapportent au moins 81 morts et de nombreuses personnes toujours portées disparues mardi 16 mai.

Les vents violents ont atteint 195km/h, accompagnés de fortes pluies et une onde de marée de plusieurs mètres de haut, qui a inondé les basses terres du Rakhine et la côte adjacente du sud-est du Bangladesh, provoquant notamment des inondations dans de nombreux quartiers de la ville de Sittwe.

Bien que les efforts entrepris par les autorités locales et les ONG depuis la semaine précédente pour alerter la population et organiser des évacuations aient contribué à éviter la catastrophe majeure redoutée, les dégâts matériels causés par les vents ou les inondations sont conséquents : communications coupées, pylônes électriques arrachés, arbres déracinés, maisons ou abris endommagés, systèmes hydrauliques détériorés, routes coupées.

Les équipes des trois ONG membres de l’Alliance Urgences présentes sur le terrain – Action contre la Faim, Handicap International, Solidarités International – procèdent depuis lundi à une évaluation rapide des besoins, notamment dans le gigantesque camp de Cox’s Bazar au Bangladesh où s’entassent des centaines de milliers de réfugiés rohingyas dans des conditions très précaires, ainsi que dans les camps de déplacés internes au Myanmar près de Sittwe et Pauktaw.

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ACTION CONTRE LA FAIM

Bangladesh
Suite au passage du cyclone, une équipe d’urgence a commencé les premières évaluations des zones touchées par le cyclone afin de déterminer l’étendue des dégâts. Sur la base des premiers résultats, des mesures immédiates ont été prises pour réparer les structures de l’organisation et restaurer les systèmes d’approvisionnement en eau endommagés. À Teknaf, dans la région de Cox’s Bazar, l’équipe a pu constater un nombre important d’abris détruits ou endommagés, la destruction partielle ou totale d’un certain nombre de structures sanitaires et de distribution d’eau, sur lesquelles elle devrait intervenir rapidement.

Environ 60 % des latrines appartenant aux ménages touchés sont détruites, ce qui augmente fortement le risque de maladies d’origine hydrique dans les jours à venir.
90 % des personnes bénéficiaires des projets d’ACF dans la région ont subi des dommages partiels de leur habitation / abris clôture et de leur toit.
Le secteur agricole a été fortement touché : 58% du riz avait déjà été récolté à Cox’s Bazar avant le cyclone mais les cultivateurs ont pour certains perdu leurs champs.

Prochainement, ACF a prévu les actions suivantes :

Une aide financière à la population de Teknaf pour réparer leurs abris.
La réparation des installations eau-hygiène-assainissement.
La distribution de kits de gestion de l’hygiène menstruelle dans les camps.

Myanmar
Au Myanmar, la situation est plus confuse car les communications sont toujours interrompues par endroit. En raison des conditions météorologiques difficiles dans la province du Rakhine, il n’a pas encore été possible d’évaluer l’ampleur de la catastrophe, mais les premières informations indiquent que les dégâts sont importants et qu’il y a lieu de s’inquiéter sérieusement, notamment pour les communautés déjà vulnérables et déplacées, dont la capacité d’adaptation est réduite.
A Sittwe, le bureau d’ACF et l’entrepôt ont été endommagés et inondés avec près d’un mètre d’eau. La priorité est donc de mobiliser l’ensemble du personnel pour réparer les dégâts afin de commencer les évaluations et les opérations.
Lorsque les capacités opérationnelles seront rétablies, ACF prévoit de lancer des évaluations et une intervention dans le Nord et le Centre de la province du Rakhine pour soutenir les communautés impactées. Cette intervention comprendra entre autres :

Le transport, la distribution d’eau potable et la construction de points de distribution d’eau dans les villages.
La distribution de savons et de kits d’hygiène.
La construction de latrines d’urgence.
Le déblaiement et le nettoyage des débris et dégâts.
La réhabilitation des puits.
Des soins de santé et nutrition.
Des activités en santé mentale : premiers soins, distribution de kits pour la mère et l’enfant.
Des activités en sécurité alimentaire avec des distributions d’argent pour aider les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les mères avec des enfants de moins de 5 ans.

HANDICAP INTERNATIONAL

Bangladesh
Tout de suite après le passage du cyclone, les équipes de HI se sont mobilisées à Cox’s Bazar au Bangladesh, dans les 26 camps où l’organisation est présente, afin d’évaluer l’étendue des dégâts et les besoins des populations. HI prévoit une réponse ciblée en fonction des besoins de chacun, que ce soit en termes de support psycho-social, de services de réadaptation ou d’orientation des personnes vers les services qui pourront les aider à réparer leurs abris, en priorisant les personnes handicapées dont les abris ont été endommagés.
Au sein des 26 camps où HI est présente :

Au moins 21 000 personnes ont été directement impactées par le cyclone, bien que ce chiffre risque d’évoluer dans les prochaines heures.
3 900 abris ont été partiellement endommagés par des chutes d’arbres, des dégâts sur leurs toitures…
306 abris ont été totalement détruits.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Myanmar
Solidarités International est présente au Myanmar depuis 2008 et intervient notamment dans 15 camps de personnes déplacées rohingyas (camps de Sittwe, accueillant plus de 110 000 personnes et les camps de Pauktaw, où vivent 25 000 personnes).

Les équipes sont déjà mobilisées pour déployer une réponse d’urgence dans les prochains jours pour couvrir les besoins les plus pressants en termes d’accès à l’eau potable, aux infrastructures d’hygiène et aux biens de première nécessité.
Des activités de promotion de l’hygiène devraient également être dispensées pour sensibiliser au risque de propagation de maladies et d’épidémies.

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